Avec le confinement, les grandes surfaces ont voulu adapter leurs services en développant les commandes par drive, en supprimant leur service après-vente sur place, en démocratisant les caisses automatiques. Mais ces mesures menacent les emplois des salariés de Auchan et des plateformes de logistique comme celle de Cournon.
Moins de services pour moins de postes.
« En deux ans, on a perdu 35 CDI. Aujourd’hui, ce sont 12 emplois au sein du supermarché qui sont menacés. » explique Christophe, délégué syndical FO Auchan Clermont Aubière. « La direction va donc supprimer définitivement le service après-vente début septembre alors que c’est ce qui attire les clients qui viennent en magasins et ne commandent pas sur internet. »
« La direction ne souhaite garder que 10 caisses traditionnelles, le reste sera des caisses automatiques. Mais à Saint-Priest où elle a appliqué ça, les clients ne sont pas satisfaits. Ils font des queues immenses aux caisses traditionnelles car ils refusent de faire notre travail sans rémunération, de ne pas pouvoir payer en espèces, surtout les plus précaires qui retirent pour la semaine. » décrit Catherine, hôtesse de caisse depuis 33 ans.
La plateforme logistique de Cournon aussi menacée.
« C’est 53 CDI menacés sur la plateforme logistique de Cournon. » présente Karim, délégué syndical FO sur la plateforme de Cournon. « Auchan souhaite réduire restructurer notre entrepôt et réduire notre périmètre de livraison. Le groupe se base sur des prévisions de la demande pour faire des économies sur le transport. » explique-t-il.
Mais pour Karim, la logistique internet n’est pas encore prête à être mise en place et le groupe devrait attendre cela avant de supprimer des emplois. « D’autant plus qu’il y a une centaine d’intérimaires à Cournon et qu’on supprime 53 CDI les 250 existants. Pourquoi ne pas supprimer les postes d’intérim d’abord ? »
Une augmentation des salaires et des embauches immédiates exigées
« On n’a pas eu droit à la prime Covid alors que nous étions reconnus comme les héros de seconde ligne. On devrait être augmentés de 150 euros par mois et toucher cette prime Covid de 1 000 euros. » expose Catherine qui accuse le groupe d’imposer toujours plus de travail sans augmenter la rémunération de ses salariés. « Un matin, à l’ouverture, nous n’étions que deux pour tout le Auchan, alors que les retraités viennent à ces heures. »
« On demande aussi le retour des 35 CDI perdus en deux ans, qui concerne les hôtesses de caisses, les administratifs et le service après vente. » termine Christophe.