Du monde dans la rue pour les droits et les salaires

Au départ, ce mardi 18 octobre, nous étions partis pour couvrir une manifestation contre la réforme du lycée pro. La semaine dernière, nous rencontrions les syndicats pour y voir plus clair : voir notre article. Au programme du projet, des temps de stage et en entreprise beaucoup plus longs, moins d’enseignement ou encore des formations proposées selon les grandes boites du territoire. Bref, une boucherie pour les élèves et les enseignants.

Puis, au fil des jours, localement, les appels se sont multipliés et la mobilisation s’est généralisée. Il faut dire qu’en ce moment, ce n’est pas vraiment la fête.

La gronde sociale

Inflation record, hausse des prix de l’énergie, des salaires qui stagnent : le coût de la vie n’est plus supportable pour de nombreux citoyens. Il y a eu les ouvriers des raffineries puis les cheminots. Tous réclament une augmentation des salaires. Ce matin, c’était, entre autres, la revendication principale.

Bloquer les lycées

7h30. Nous sommes devant le lycée professionnel de Chamalières. Ici, les élèves ont décidé d’organiser un blocus en vue de la mobilisation du 18 octobre et contre la réforme du lycée pro. Quelques jeunes sont devant l’entrée principale. Ils nous expliquent la suite des évènements. À huit heures, lorsque tous les étudiants arrivent, un attroupement se forme. Le proviseur et son adjoint rétablissent rapidement le passage. Le blocus n’a pas duré longtemps. « Ce n’est pas grave, ça montre qu’on est là. », affirme un élève. « Beaucoup de gens nous soutiennent au lycée et puis, c’est aussi pour les générations futures que je fais ça. », enchaine son camarade.

Au total, ils sont presque 20. Tous décident de rejoindre un autre lycée, celui de Sidoine Apollinaire, pour voir si le mouvement y sera plus conséquent. Là-bas, pas de blocus mais quelques élèves prêts à aller manifester. Il est presque 10 heures, le petit cortège se dirige vers la Place Delille.

Appel intersyndical

Depuis plusieurs semaines, salariés et étudiants se mobilisent pour revendiquer leurs droits et augmenter leurs salaires. Ce 18 octobre, la manifestation est à l’appel de la CGT, de FO, la FSU, Solidaires, l’UNEF et la Voix Lycéenne. D’autres syndicats sont là et certains partis. Si les salariés étaient appelés à cesser le travail, un peu plus de 3000 personnes ont répondu à l’appel de la manifestation. « On est là pour les salaires et les retraites. Pas que pour notre entreprise mais pour tout le monde. », explique une salariée de l’énergie. Pour un couple de jeunes retraités, la solidarité est aussi le maitre mot du jour : « On est là pour soutenir les gens. On veut dénoncer ce fossé qui se creuse entre les plus riches et les gens dont le pouvoir d’achat ne fait que baisser. ».

Interpro

Intersyndicale, la manifestation était aussi interprofessionnelle. Dans le cortège, des profs, des ouvriers, des salariés de la santé, de l’énergie, des retraités mais aussi des lycéens. Partie de Delille, la manifestation s’est arrêtée devant la Préfecture pour des prises de parole puis place de Jaude. Désormais, tous pensent à la suite. Les grévistes et les syndicats veulent inscrire leur mouvement dans le temps et certaines grèves devraient être reconduites dès ce soir. En France, plus de 150 mobilisations ont eu lieu.

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2 réflexions sur “Du monde dans la rue pour les droits et les salaires”

  1. les profits de TOTAL proviennent de ses activités à l’étranger. Cette entreprise investit partout où la dérégulation sévit : en Ouganda par exemple. »TOTAL veut implanter un mégaprojet pétrolier sur le territoire ougandais, associé au plus grand pipeline chauffé du monde qui traverserait 2000 km² de zones protégées, pourrait polluer les deux plus grandes réserves d’eau du continent, forcerait le déplacement de plus de cent mille individus, et émettrait 34 millions de tCO2 supplémentaires par an (ce projet est accusé d’être « une bombe climatique », selon le Huffington Post).
    Les profits se font à l’étranger, sur le dos des populations locales et l’augmentation du prix du baril entraine mécaniquement aussi une rente chez les raffineurs. C’est du néo colonialisme économique ; la rente pétrolière reste une pompe à fric (12 Smic mensuels quotidiens pour le PDG de TOTAL) comme cela a été pratiqué pendant des dizaines d’années avant que les pays exportateurs disent STOP.
    Les salaires sont payés sur la misère des peuples qui voient leur environnement pollué et détruit par les énergéticiens. Les ougandais ne verront jamais un centime versé chez eux par TOTAL ; pas de partage sauf avec actionnaires pollueurs.
    Les syndicalistes ne doivent pas taire cette colonisation économique honteuse qui ne s’exprime pas jusqu’à chez nous.  » pour l’entreprise, il n’y a pas de limite à l’accumulation privée sur le malheur public. » ( Christian Chavagneux, Alter écon).
    Total Energies produit toujours 447 barils d’hydrocarbures pour 1 « baril » d’énergies renouvelables, selon l’ONG Reclaim Finance. » La stratégie économique de l’entreprise est sans doute de capitaliser le maximum de volumes financiers avant fermeture des raffineries pour cause de transition énergétique. Soit encore 10 ans d’activité hyper rémunératrice.
    Donc augmentation des salaires mais quid des millions de salariés soit 12 millions qui risquent de vivre une immense frustration avec leurs 100 euros de chèque énergie versés par le gouvernement. Tandis que le ministre de l’économie ira chercher les 200 millions d’euros de taxe chez TOTAL
    Le bras de fer syndical CGT cessera si TOTAL exécute l’ordre de donner les 10 % d’augmentation aux salariés. Que deviendra alors l’accord majoritaire syndicats patronat signé par d’autres syndicats ? Ce problème de démocratie au travail est réel et l’article fait l’impasse sur beaucoup de conséquences ou de remous probables au sein des centrales syndicales et même au cœur de la même entreprise. La mobilisation générale est mal partie dans des conditions qui posent déjà un problème aux différentes leaders syndicaux.
    Pas d’union, victoire des salariés incertaine.
    Manifestations nationales le mardi , marche à Paris le dimanche : pourquoi devoir choisir ?

  2. Ping : Des revendications rassemblées Place des Luttes - MEDIACOOP

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