Loi Darmanin, misère, expulsions dans nos écoles : collectifs, familles et citoyens disent stop !

Hier à 18 heures, près de 200 personnes se sont rassemblées devant les marches de la préfecture à Clermont. À l’appel du collectif RESF, elles ont dénoncé le projet de loi Darmanin et la multiplication des OQTF sur le territoire.

Il y a trois semaines, une conférence sur la loi Darmanin était donnée depuis la fac de droit de Clermont. Objectif : analyser son contenu, l’expliquer au public et révéler sa dangerosité quant aux droits des étrangers en France. Afin de tout comprendre, vous pouvez retrouver notre article juste ici.

Hier, des avocats du Syndicat des Avocats de France dénonçaient, depuis les marches de la préfecture du Puy-de-Dôme, le recul des droits des personnes exilées en France. La protestation a également rassemblé de nombreux collectifs, des associations, des familles en détresse et de simples citoyens. À l’appel du collectif RESF, ces presque 200 personnes ont dénoncé le projet de loi Darmanin mais aussi les expulsions de plus en plus nombreuses sur notre territoire.

Solidarité dans les écoles

Sur les marches, des représentants d’une dizaine d’établissements dont les enfants sont en danger. Selon les informations actuelles, près d’une vingtaine d’enfants seraient menacés d’expulsion. Deux au collège Trémonteix de Clermont, trois au collège Albert Camus de Clermont, une au lycée professionnel de Chamalières, deux enfants de la maternelle Jules Verne, un élève de l’école primaire Ferdinand Buisson, deux de l’école Nestor Peret, trois de l’école Jean Moulin, trois également à Victor Duruy, un à l’école Jules Ferry de Cébazat et un autre à l’école Alphonse Daudet.

« À la rentrée, nous voulons que tous les élèves soient là, qu’il n’y ait pas une chaise vide ! », a déclaré Didier Pagès, de RESF. Le squatte 5 étoiles et la trentaine de jeunes qui y ont trouvé refuge sont également menacés d’expulsion par la préfecture.

Des familles dans la misère

Si les menaces d’expulsions et les difficultés administratives sont synonyme de précarisation des familles, certaines se trouvent dans une difficulté extrême. « J’appelle le 115 mais il n’y a pas de place. Chaque jour je suis logée un peu partout avec mes enfants. Je dors aussi à la rue parfois. Ils ont 5 ans et 6 ans et j’en ai deux autres qui sont plus grands. Mon grand fils est malade, il est suivi à Sainte-Marie. », explique une mère de famille à la foule.

D’autres mères prennent la parole. Puis des membres de l’Éducation nationale venus soutenir leurs élèves. Des associations aussi. « À chaque fois, les réformes s’appliquent à créer de nouveaux obstacles pour les étrangers. », dénonce Mohamed, de la Ligue des Droits de l’Homme.

Fodé toujours enfermé

On vous parlait de Fodé il y a quelques semaines. L’étudiant en sociologie à l’UCA n’a jamais retrouvé sa liberté et est toujours enfermé en Centre de Rétention Administrative, en attendant son expulsion. Une expulsion qui intervient malgré la forte mobilisation de ses camarades et des collectifs, malgré ses études en cours et malgré que toute sa vie soit ici depuis 2014.

Semaine de la honte

Mardi 20 juin à 9h, une manifestation est prévue devant le tribunal administratif de Clermont pour le lancement de la semaine de la honte qui aura lieu du 20 au 27 juin. Objectif : faire un maximum de bruit sous les fenêtres du tribunal afin de réclamer l’accès aux droits des personnes étrangères, l’accès à un juge, aux recours, à l’aide juridictionnelle et dénoncer la politique instituée par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand depuis des mois.

Hier, une délégation a été reçue par les équipes de la préfecture. Militants et citoyens souhaitent maintenir la pression.

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